Au cœur du Trail des Calanques avec Cécile : son retour de course

Lors de notre reportage sur le Trail des Calanques, nous avions suivi Cécile, une passionnée de trail animée par l’envie de se surpasser sur ces sentiers techniques et exigeants. Aujourd’hui, elle revient sur son aventure pour nous faire vivre, de l’intérieur, ce trail hors du commun.


Son récit

« 1er dossard 2025 : le Trail des Calanques, 1ère belle raclée à la SEP (Sclérose En Plaques) avec le magic maillot SEPas Impossible.

Inscrite sur la Transgrancanaria, je n’avais pas vraiment envisagé de prendre le départ de cette aventure. Jusqu’à ce que je vois passer en novembre une publication pour un concours organisé par Marseille Provence Production. Un dossard à gagner sur le 56km 3000mD+. Ils recherchent une femme qui a une histoire particulière à raconter, qui ne connait pas les calanques, dynamique, à l’aise et pas trop soucieuse du chrono. J’envoie un p’tit speech, une vidéo et me voilà sélectionnée parmi 30 candidates sûrement aussi méritantes que moi. On y Go ! Marseille nous voilà.

Arrivée le samedi avec mon accompagnatrice moyenne montagne Josefa alias Pepita, sous la pluie. On rejoint Lamia et Pascal pour un 1er briefing et quelques prises de vue. On repère une petite partie du parcours, cela s’annonce très beau et dépaysant. Et on va manger de la soupe de cailloux, même si je préfère la bouillabaisse.

Départ 6h30, dimanche, nous sommes une petite centaine, sous une pluie fine qui ne devrait pas durer. Lamia et Pascal me remettent une GoPro pour faire des images sur le trail. J’ai une feuille de route assez stricte, voilà une expérience toute nouvelle de me filmer en course. Je me sens chanceuse, ce reportage en immersion sera un très beau souvenir et un excellent moyen de communiquer sur la SEP et sur SEPas Impossible.

1er ravito, tout va bien, je fais équipe avec un serre file très sympa et plutôt que de me dire que je suis la dernière, je choisis de me servir de son énergie. Il connaît le terrain, il est rassurant, il me fait avancer sans le savoir. Merci Sylvain 😊

2ème ravito, tout pareil, le serre file me raconte des anecdotes sur le parcours. A mon habitude, je suis partie doucement, les 15ers km sont assez roulants, le terrain est facile et comme il fait nuit, les distances se perçoivent différemment.

Lever du jour que je suis sensée filmer, dans les alentours du Mont Puget. On dirait que le soleil fait la grass’mat, le ciel est nuageux, il ne pleut plus, le sol a séché et c’est tant mieux car vu ce qui nous attend comme technicité dans la caillasse, je n’ose pas imaginer la patinoire que cela aurait été si la pluie s’était maintenue. J’avance mon p’tit bonhomme de chemin, pas de douleurs, hydratation, nutrition, profitation 🤩 J’ai de la chance d’être là pour souffler les 40 bougies de cette épreuve. Vers le km 20, je ressens un petit coup de mou, j’attends qu’il passe.

Depuis le km 25, nous sommes près de la mer, plus on avance, plus le paysage est sublime et plus le terrain est technique.

De la caillasse, des échelles, des cordes, des descentes super techniques où il m’est difficile de courir. Mais j’avance. Pepita m’attend à Sormiou. Génial, cela me fait un bien fou. Elle m’accompagnera un petit bout de chemin, une jolie montée partagée. Elle est ma marraine de trail, avec elle, j’ai fait mon 1er parcours sur les chemins de Les Princes en Foulées en 2018. De l’eau a coulé sous les ponts depuis 7 ans, on a vécu de bien belles aventures ensemble, et à Marseille, je suis rassurée et fière de l’avoir à mes côtés 🍀

1ère barrière horaire au km 36 – 1800 d+. J’ai une bonne heure d’avance sur le délai. Le serre file m’avait dit, on sera à l’heure mais si on a de l’avance ce sera mieux. Car les 10 km suivants sont cotons. Ce que m’a dit le serre file qui m’a quittée pour rester avec 4 personnes que j’ai doublées était vrai. Je ne pointe plus en dernière position, je suis plutôt contente. Avec ma GoPro, je filme le panorama, les bénévoles tous supers sympas et mes impressions. Je me sens bien.

De la calanque de Sormiou à celle de Callelongue….10 km interminables. On voit la calanque et hop on bifurque pour aller faire un tour plus dans les terres. Le paysage n’a rien à voir avec le bord de mer, on est dans les arbres, au milieu des rochers, genre canyon. C’est assez sympa et pourtant cela me parait interminable avec une montée qui m’éreinte. L’avance que j’avais à la précédente barrière a un peu fondu, et ça passe, je suis dans le timing imposé. 1er objectif atteint : passer ces 2 barrières horaires.

Ravito 4 dans la calanque de Callelongue, accueillie par trois messieurs qui me disent que je suis toute fraîche. Alors oui mais non en fait. Mes gambettes rient jaune. On papote un moment d’Annecy, des montagnes et des calanques, superbes et exigeantes. Et c’est parti pour les 10 km restants.

Montée vers Marseilleveyre, 3 km 400 d+ ça pique bien après 47 bornes et un réveil matinal. Je me dis que c’est comme monter au Pré Vernet, que j’ai déjà fait pire, opération motivation 💪 Arrivée au sommet, deux bénévoles m’attendent en chanson. Et l’émotion déborde. Il pleut dans mes yeux, je ne sais pas si c’est la fatigue ou la joie d’être arrivée à la croix. Panorama exceptionnel, vue à 360°, Marseille, les massifs, la mer, le vent. Waouhhhhhhh ! J’y suis. Je ressors la GoPro, il faut immortaliser ces belles images.

Il reste 6.5 km. Et comme toutes les descentes à partir du km 20, c’est très peu roulant.

Il y a eu des montées où il fallait mettre les mains, mode varappe et beaucoup de descentes où je me suis assise pour passer, des passages escarpés, étroits, qui mobilisent une très grande attention pour ne pas se casser la margoulette, ne pas se blesser et franchir la ligne d’arrivée dans le Parc Pastré.

Quelle chance j’ai eu de pouvoir m’entraîner dans le Veyrier et d’avoir fait les chemins de La Réunion, je galère dans le 13, c’est le gros bazar, l’expérience acquise vaut de l’or pour ne pas flancher. Et le magic maillot me pousse. Comme je le disais aux bénévoles, avec mes baskets, je transpire temporairement et parce que je le veux bien, rien à voir avec les malades qui bataillent au quotidien.

Pour la 1ère fois sur une course, je crampe dans les montées. Les adducteurs, aïe aïe aïe. Pas très agréable comme sensation, je serre les dents. J’ai remis la frontale pour les 4 derniers km, encore des descentes bien ardues avant d’entamer le dernier km vers le château du parc Pastré, c’est quand qu’on arrive ? Enfin, je croise des sportifs qui m’encouragent : Bravo, c’est la fin, vous y êtes ! Comme ça fait du bien. Pepita est là, elle termine avec moi. Yepaaaaaaaaaaaaaaaaaa Finish line !

Heureuse d’avoir réussi ce parcours si tôt dans la saison… Fière de représenter SEPas Impossible… Chanceuse d’être si bien entourée… Reconnaissante d’être si bien coachée par Jérôme Mermillod…

Merci à tous ceux qui me donnent énergie et envie.

Club Alpin Français Marseille Provence, merci pour le panorama et l’orga. Lamia et Pascal, vous êtes des amours.

Je dédie ce 1er dossard 2025 à mon frangin Nico, à mon papa, à ma fille Célia et à Blanche, ma maman.

Rdv le 22 février, pour aller chanter avec les zozios des Canaries et mettre une nouvelle raclée à la SEP »


Retrouvez le reportage complet, filmé en totale immersion, du Trail des Calanques 2025 sur YouTube chaîne Marseille Provence Production >>> Cliquez ici

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